Dans un article précédent, j’ai abordé succintement l’utilisation du VTT l’hiver pour ne pas trop perdre la forme. Je pense vraiment que le VTT est une bonne alternative pendant les 2 à 3 mois au cours desquels on abandonne le vélo de route pour des raisons bien compréhensibles: une certaine fatigue morale après une saison bien remplie, une météo peu engageante, la nuit tombant tôt l’après-midi, l’envie de faire un break et de passer à autre chose…

Celui qui veut continuer à faire du sport a plusieurs possibilités: salle de musculation, marche rapide (notamment nordique), course à pied (sur bitume, parcours aménagés aux abords des villes, chemins creux), home-trainer, cyclo-cross, VTT, ski de fond, ski alpin, etc… Je pense que certaines de ces activités sportives ne sont pas vraiment complèmentaires du vélo sur route. Elles seraient donc déconseillées pendant la saison normale du cyclisme sur route. Cependant, la situation est différente pendant la période au cours de laquelle on laisse le vélo de route pendu.

Parmi ces activités sportives, le VTT me semble avoir une place de choix. Les similitudes avec la route existent: on pédale toujours sur une bicyclette ! Mais la ressemblance s’arrête là, tant les deux pratiques sont différentes. Pour autant, on a tout à gagner à délaisser le vélo de route pendant quelque temps au profit du VTT, surtout si on veut aller au-delà de la simple balade en VTT sur voie verte ou bleue comme je l’indiquais par ailleurs, quoique !

Les avantages sur le plan technique

Côté technique, la pratique du VTT permet d’améliorer le pilotage, en apprenant à mieux gérer les risques. Trouver la bonne trajectoire, descendre des pentes à bonne vitesse, éviter les ornières, les racines et les gros cailloux parsemant les chemins creux, freiner au bon moment, sont quelques-uns des objectifs que l’on peut travailler. Il faut naturellement y aller progressivement, en commençant par exemple à rouler sur des terrains plats ou peu pentus.  Bien sûr, un équipement adapté est vivement conseillé: casque, gants, vêtements couvrant les bras et les jambes. Les risques de chute n’étant pas nuls, il est préférable de ne pas s’aventurer seul. La présence d’un camarade peut s’avérer fort utile en certaines circonstances … Bref, dans ces conditions, la pratique du VTT permet d’améliorer son adresse.

 

Les avantages sur le plan physique

Côté physique, des gains sont également permis, grâce aux montées. En effet, avant de dévaler des pentes, il faut les gravir !  Le VTT se pratique avec de petits braquets; on grimpe donc tout en vélocité. Sur une montée de chemin, le rythme cardiaque s’élève rapidement (% de pente et cadence de pédalage élevés) et se stabilise haut assez facilement. C’est en quelque sorte le shéma du montée de col routier quand on approche de la zone rouge. Comme le dit Jean-Christophe PERAUD, vice-champion olympique de VTT à PEKIN, « le VTT améliore le couple de pédalage au niveau neuromusculaire. Des petits braquets et le travail de la vélocité avec un muscle très contracté dans les pentes, le souffle coupé, permettent de pouvoir ensuite mieux aborder les côtes qui sont tout de même pour un cycliste la principale difficulté ».

On peut aussi faire de la musculation en gravissant des pentes en restant assis sur la selle, avec un braquet adapté, c’est-à-dire pas trop gros. Il vaut mieux mouliner un peu.

Concernant la fréquence et la durée des séances, deux sorties hebdomadaires d’une heure 30 à 2 heures ne peuvent être que bénéfiques.

Pour le reste, il est conseillé d’utiliser un bon VTT (un moyen de gamme suffit amplement), bien réglé, la selle positionnée moins haute que sur son vélo de route, les pneus pas trop gonflés, les freins en bon état, et de bien penser à s’alimenter et s’hydrater. En alternant pratique ludique et travail foncier, vous serez prêt pour la reprise de l’entraînement sur route.