Des vélos sportifs sans chaîne et sans dérailleur !
Nous, cyclotouristes et cyclosportifs, ne concevons pas notre vélo de course sans chaîne et sans dérailleur, donc sans cassette. Encore qu’on se passerait volontiers de la chaîne traditionnelle qu’il faut entretenir et qui peut casser. Il existe déjà des bicyclettes qui répondent à ce type de cahier des charges. En cherchant sur internet, on en trouve déjà depuis pas mal d’années, parfois aux Etats-Unis et plutôt pour un usage urbain.
En France, j’ai trouvé Monsieur KRENCHER Phanuel, de St Michel-sur-Meurthe (Vosges), qui construit et commercialise des vélos de luxe, de course qui plus est, et de toute beauté. J’aurais voulu en montrer un (voir la galerie du site), en indiquant la source bien sûr, mais toutes les images du site sont bloquées. Dommage !
Mes lectures tout azimut m’ont cependant permis de trouver un prototype réalisé par Monsieur MAS Jacky. De formation médicale, il est très sensible à tout ce que la technologie peut apporter dans le domaine de l’ergonomie. N’ayant pas trouvé son éventuel site, je ne peux non plus montrer ce vélo du futur. Mais la photo – issue d’une autre source – qui figure ci-dessous est assez explicite.
M. MAS est parti du constat selon lequel le dérailleur et la chaîne sont générateurs de bruits, frottements, surtout lors des croisements de chaîne, et nécessitent réglage et entretien. Il a donc choisi d’équiper un cadre de vélo de course d’un système comprenant un seul plateau au niveau du pédalier et un seul pignon à l’arrière. La chaîne classique est remplacée par une courroie de transmission en carbone, à l’instar de ce qui existe déjà sur certaines motos.
Source: carbondrivesystems.com
Pour le reste, essentiel, tout réside dans le moyeu de la roue arrière qui intégre ce qui est, en quelque sorte, une boîte de vitesses. La commande de changement de vitesses, reliée par un câble au moyeu, est située sur le guidon, et se manoeuvre par rotation. Cela me rappelle les VTT d’enfants, il y a quelques années, sur lesquels on passait les vitesses (d’un dérailleur normal) en faisant tourner sur leur axe les poignées du guidon.
La roue arrière est spécifique car, en l’absence de cassette, nul besoin d’un parapluie asymétrique. Le vélo est équipé d’un plateau de 55 dents et d’un pignon arrière de 19 dents. Avec le moyeu choisi, de marque Rohloff (14 vitesses !), il a été obtenu un étagement voisin de celui d’un compact 50/34 avec une cassette de 12/25.
Une particularité technique: la courroie de transmission est fermée d’origine. Le constructeur du cadre a donc imaginé un système d’ouverture sur le hauban arrière droit afin de faire passer la courroie. Enfin, le freinage du vélo est obtenu par un équipement traditionnel. D’autres fabricants de tels vélos choisissent les freins à disque.
Je n’ai évidemment pas roulé avec ce vélo plutôt révolutionnaire. Mais le témoignage de M.MAS est très convaincant: vélo agréable sur la route, silencieux, avec une maintenance réduite. Il précise cependant que ce vélo pèse environ 1 kg de plus que ses vélos carbone classiques.
Alors, très bel exercice de style ou vélo de course du futur ? L’UCI aura son mot à dire un jour ou l’autre. En tout cas, l’avenir nous le dira. Pour ce qui me concerne, j’ai été passionné par tout ce que j’ai appris sur le concept de cette machine, et j’avais envie de vous en parler. Voilà, c’est fait.
Louis.
Une réaction au sujet de « Des vélos sportifs sans chaîne et sans dérailleur ! »
Rolhoff = 526%
Compact 50×12/34×25 = 306%
Le Rolhoff n’est pas adapté au vélo de course car l’écart entre vitesses est de 13,5%. Une transmission à dérailleur classique donne des écarts autour de 7%
Le Rohloff est bien adapté au vélo de voyage, au Vtt. Le surpoids est réel et l’inertie à étudier (plateau unique, inertie, relance ???)