Penser à tout (ou presque) avant une sortie de vélo
Tous les cyclistes savent ce qu’ils doivent faire avant de monter sur leur vélo, que ce soit pour un entraînement, une simple sortie, seul ou en groupe, une randonnée cyclotouriste, ou a fortiori pour une cyclosportive. Quoique ! Car dans ma vie de cycliste, j’en ai vu de toutes les couleurs, même au départ d’une cyclosportive (oubli de bidon, roues non suffisamment gonflées, pneu râpé jusqu’à la trame, patins de frein usés, pas de pompe, etc …). Discutant de cela avec un ami, celui-ci – se classant lui-même dans la catégorie des cyclotouristes confirmés – estima qu’une piqûre de rappel n’était pas superfétatoire. Chaque pratiquant sait bien sûr ce qu’il a à faire avant de partir mais, par oubli ou précipitation, il peut arriver qu’on omette de vérifier certains points ou d’amener avec soi telle ou telle chose.
Cet ami m’a donc convaincu que quelques conseils à titre de rappel n’étaient pas si inutiles que cela.
Alors, du matériel au ravitaillement en passant par la tenue, petite revue de détail.
1 – Vérification du matériel
J’ai observé qu’il y a grosso modo deux catégories de pratiquants sur ce plan: ceux qui bichonnent leur machine, et ceux qui enfourchent leur vélo en le prenant tel qu’ils l’ont posé au retour de la précédente sortie. Ce n’est pas une caricature, même s’il y a des nuances à apporter dans les deux cas.
Mon conseil de base: réaliser une révision annuelle et complète du vélo. Cette révision peut être confiée à son vélociste, ou être effectuée soi-même pour autant que l’on soit un peu bricoleur. Cette révision régulière réalisée, l’entretien en cours de saison n’en sera que plus facilité.
11 – Etat général du vélo
J’ai personnellement l’habitude de faire un nettoyage rapide après chaque sortie. Outre le fait qu’un vélo propre est plus satisfaisant à plus d’un titre – les vélos coûtent assez chers comme ça, cela justifie qu’on en prenne soin – l’absence de salissures permet de mieux « ausculter » le matériel: anomalie (fêlure, impact …) sur un tube du cadre ou une jante, câble effiloché, coupure ou « à-plat » sur un pneu (usure très prononcée sur quelques centimètres carré, dûe à un freinage intempestif provoquant le blocage de la roue), maillon de chaîne endommagé, denture anormalement usée, patte de dérailleur AR faussée (idem pour la fourchette AV), etc…
D’une façon générale, avant de démarrer la sortie, je conseille de regarder les points suivants:
– l’état général du vélo, assuré d’un regard averti: Est-ce que quelque chose cloche ? Y a t’il du jeu quelque part (pédalier, cintre, fourche, roue …) ? Est-ce que la selle a basculé en avant ou en arrière ? Le cintre est t’il toujours bien arrimé et centré dans l’axe du vélo ?
12 – Transmission
– l’état de la chaîne au niveau de l’usure (chaîne sur grand plateau et grand pignon: si elle se décolle très nettement à l’aide d’un tournevis, c’est qu’elle est usée; Nota: il est fortement conseillé de changer cassette et chaîne simultanément pour une meilleure fluidité et une bonne gestion de l’usure des pièces) et de sa lubrification (pas trop d’huile, ça la salit; pas assez, la chaîne frotte). On appliquera de l’huile adaptée aux conditions météo avec un chiffon – juste la dose nécessaire pour une bonne lubrification – (huiles fines, au téflon, ou cires pour routes sèches, huiles nettement plus épaisses pour la pluie) sur la chaîne et les roulettes du dérailleur arrière. Le chiffon sert à éviter d’en mettre sur le dérailleur lui-même et à ôter l’excédent d’huile sur la chaîne. Toujours au niveau de la transmission: s’assurer que les dentures des plateaux et cassette ne présentent pas d’usure excessive (on s’en rend compte aisèment en roulant et lors des changements de braquets). Sinon, c’est le moment d’investir.
13 – Sécurité active et passive
– l’état du freinage (niveau d’usure des patins), état des câbles, niveau de fermeté des poignées de frein (ni trop mou, ni trop dur), état des pneus (cf ci-après).
– les roues: absence de voilage, de jeu dans les rayons, roues bien centrées dans la fourche (AV) et les bases (AR), blocages rapides … bloqués, pneus en bon état, gonflage normal, valve fermée.
– les accessoires: porte-bidon et sacoche (le cas échéant) fixés, mini-pompe en état de fonctionnement, compteur (avec support) et cardio (ceinture thoracique et lecteur) aussi (penser aux piles). On s’assurera que tous les équipements embarqués sont bien fixés et surtout correctement alignés pour un fonctionnement normal: émetteur de vitesse, émetteur de cadence, aimants « vitesse » et « cadence », capteur de puissance s’il y a lieu.
– le petit outillage: chambre(s) à air, 2 démonte-pneu, rustines, clés Allen (1 jeu des clés essentielles), boyau le cas échéant, bombe anti-crevaison éventuellement (le tout dans la sacoche sous la selle avec un petit chiffon). Pour ce qui me concerne, je mets cet outillage dans un faux bidon acheté à cette occasion (plusieurs marques en fournissent, on peut aussi couper le haut d’un vieux bidon, mais problème sous la pluie) lors de mes sorties courtes ou lorsque je sais que je vais pouvoir remplir mon bidon sans difficulté au cours de la sortie. Par ailleurs, en cyclosportive (où je pars avec 2 grands bidons) j’emporte le minimum que je range dans les poches arrière du maillot avec les barres et gels.
– la visserie: dernier tour du maître pour s’assurer que la visserie est serrée (et non « bloquée à mort », surtout pour les éléments en carbone), et surveiller leur état d’oxydation.
Au terme de ce qui apparaît comme une longue revue, plusieurs lecteurs diront que c’est un peu trop. En effet. D’une part si votre vélo est régulièrement entretenu, cette espèce de check-list se fait extrèmement rapidement. D’autre part, le fait d’effectuer un point du matériel au retour des sorties (nettoyage rapide en fonction des conditions de la sortie, visuel de l’état des pneus) permet de limiter les vérifications d’avant-sortie, car les problèmes éventuels seront détectés préalablement.
2 – La tenue
On va commencer par la tenue de base en été, de la tête aux pieds: casque, lunettes, maillot manches courtes, sous-maillot (ne pas oublier la ceinture thoracique du cardiofréquencemètre !), gants, cuissard, chaussures, chaussettes. Les lunettes, ce n’est pas (initialement) pour le look; c’est très utile car elles protègent du vent, des insectes, de la poussière, du soleil. Pour ceux qui craignent le soleil sur le crâne, penser à la casquette sous le casque (et oui, le casque ne protège pas des rayons de soleil). En outre, une crème solaire peut être une sage précaution certains jours, encore plus en haute montagne.
En fonction de la météo, on ajoutera à cette tenue basique: manchettes, coupe-vent (sans manches, si manchettes) ou imper léger (si risque d’averse).
Pour l’inter-saison et toujours selon la température du moment, on remplacera le maillot manches courtes par un maillot manches longues plus chaud (généralement), voire un cuissard type corsaire. Ce dernier est d’ailleurs un bon compromis entre le cuissard long et le court.
Enfin, pour les sorties par temps froid (en principe de fin octobre à mars), c’est le cuissard long qui s’impose avec, pour le haut du corps la règle des 3 couches dont j’ai parlée dans l’article Quelques conseils d’habillement pour rouler l’hiver (1ère et 2ème partie). S’y ajouteront: gants d’hiver, sous-casque thermique ou bandeau, couvre-chaussures.
Vous voilà paré(e). Reste le ravitaillement.
3 – Le ravitaillement
Tout dépend de la sortie prévue. Si vous partez pour deux à trois heures de vélo, une boisson isotonique et 3 ou 4 barres de céréale ou autre suffiront. Vous munir également d’un second bidon, d’eau pure tout simplement, pour vous désaltérer et pour vous rafraîchir le visage si la température est élevée.
Pour les sorties nettement plus longues, a fortiori pour une randonnée atteignant et/ou excédant les 100 kms et encore plus pour une cyclosportive, la teneur du ravitaillement solide et liquide revêt une importance toute particulière.
Ce sujet ayant été traité largement dans d’autres articles, je vous invite à vous y référer.
En tout état de cause, comme le thème du présent article porte sur ce qu’il faut penser à amener avec soi au niveau du ravitaillement, la réponse se résume à du liquide (boisson isotonique) et du solide (barres énergétiques au minimum). Le ravitaillement en qualité et quantité dépendra bien évidemment de la sortie vélo envisagée (kilomètrage, cadre géographique, météo, rythme, entraînement ou épreuve).
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Pour revenir au thème de départ de cet article, et en guise de conclusion, j’ai bien conscience qu’au fil des paragraphes j’ai élargi le champ des réponses, surtout dans la 1ère partie consacrée au matériel. A cet égard, je rappelerai qu’un vélo régulièrement entretenu est d’abord un gage de bon fonctionnement et donc de sécurité. De fait, les vérifications d’avant départ sont fortement simplifiées. Mon propos n’est pas de vous convaincre d’appliquer une check-list contraignante avant chaque sortie. Il est tout simplement de vous sensibiliser – si besoin était – à la surveillance de plein de petites choses, surveillance à assurer ponctuellement dans la durée.
S’agissant de la tenue et du ravitaillement, ce ne sont juste que des rappels. Alors, n’oubliez rien, et faites-vous plaisir sur le vélo.
Louis