Si l’on devait caractériser l’année 2013 dans le domaine du matériel vélo en citant un seul équipement – pas précisément nouveau – mais qui s’impose, c’est la transmission électronique. Certes, il n’y a encore qu’une minorité de vélos vendus avec un tel équipement, mais cette technologie devient très présente. Pour l’instant il n’y a que les leaders mondiaux des groupes – CAMPAGNOLO et SHIMANO – qui sont présents sur ce marché. Le choix est pourtant réél puisque Campagnolo propose 3 groupes (Super Record EPS, Record EPS, Athena EPS), tous en 11 vitesses, avec des tarifs variant pratiquement de 1 à 2, et Shimano 3 également (Dura-Ace 10 vDi2, Dura-Ace 11 v Di2, Ultegra Di2) avec une fourchette de prix allant de 1 à 2,3.

Mais on se tromperait si l’on ne retenait que cette innovation, majeure il est vrai, sur les matériels commercialisés en 2013. Les évolutions à signaler sont nombreuses, au premier rang desquelles l’intégration. Après l’intégration du pédalier et de la direction, arrive l’intégration des freins et surtout le cadre conçu de manière à faciliter le cheminement en interne de toute la câblerie, avec bien sûr le dispositif de la transmission électronique. Ainsi, on peut penser qu’à l’avenir la batterie ne devrait plus être apparente.

Enfin, même si la course à la légéreté se poursuit, je retiendrais plutôt tout le travail de recherche/développement qui est réalisé sur les cadres, les roues, les cintres, les selles, notamment, au niveau de leurs propriétés dynamiques, avec pour but d’adapter le plus possible les équipements à l’utilisateur. Les différences entre machines de coureurs, cyclosportifs, cyclotouristes ne sont pas nouvelles, mais là on cherche à typer fortement les vélos pour coller le mieux possible à ce que j’appellerai le cahier des charges du futur acheteur. C’est a priori une excellente chose. 

Dans un article précédent, posté en octobre 2012, j’annonçais les tendances 2013. Alors que cette année est sportivement bien avancée, on peut regarder la concrétisation de ces prévisions.

Nous allons donc passer en revue un certain nombre de nouveautés actuelles; d’abord les cadres, puis la transmission, les roues, et enfin les périphériques et accessoires. Cette revue n’est évidemment pas exhaustive, mon choix étant forcément subjectif.

1 – Des cadres typés visant le tout intégration

11 – Les cadres alu sont encore bien présents

Tout d’abord, à une époque ou le tout carbone est roi, il convient d’indiquer que l’aluminium résiste plutôt bien. En effet, on trouve sur le marché, à des prix compétitifs, de très bons cadres alu, ceux-là même qui faisaient le bonheur des équipes professionnelles il n’y a pas si longtemps. Ces cadres alu sont maintenant assez comparables aux cadres carbone moyen de gamme. Ils sont très légers, leurs formes sont travaillées pour allier rigidité et confort, et offrent de bonnes propriétés dynamiques. Un conseil: ne pas sacrifier à la mode du cadre carbone à tout crin, il vaut souvent mieux s’équiper d’un vélo avec cadre alu (mais fourche carbone) d’excellente facture qu’un vélo avec cadre carbone d’entrée de gamme, pour une enveloppe financière similaire.

12 – Caractéristiques des cadres d’aujourd’hui

Cela étant rappelé, les objectifs 2013 des cadres cumulent plusieurs caractéristiques: intégration de la câblerie (y compris pour les groupes mécaniques), aérodynamisme, légéreté, rigidité, confort.

On trouve des vélos avec boîtiers de pédaliers intégrés à presque tous les niveaux de tarifs. On commence par ailleurs à voir des freins intégrés au cadre, mais uniquement sur des vélos haut de gamme.

Avant d’aller plus loin, rappelons les points essentiels de la géomètrie des cadres, sachant que le cadre est la pièce maîtresse du vélo (n’oublions pas que le tube qui joint la boîte de pédalier à la douille de direction est souvent dénommé « poutre »). Le cadre donne la ligne directrice du comportement général du vélo, et conditionne la position du cycliste sur la machine.

– cadres course: cadre relativement allongé (tube supérieur plus long) pour obtenir une position aérodynamique (celle-ci est très exigeante: attention au dos et cervicales), cadre maniable, nerveux (pour les relances), très rigide (pour que toute la puissance fournie par le cycliste soit transformée, avec un minimum de déperdition, en énergie faisant avancer la machine), et avec un minimum de confort (pour que les heures de selle ne soient pas sinonymes de galère).

– cadres cyclosportifs: position est plus haute, confort, rigidité, stabilité.

Une autre nouveauté est également à citer chez LOOK. Avec le modèle 675, LOOK réalise une première mondiale: la potence se trouve dans la totale continuité du tube supérieur. La recherche d’aérodynamisme a amené la firme niversaise à intégrer la potence Astem dans la douille de direction en application d’une solution technique dénommée Concept Direct Drive. Ce système procure rigidité et précision du pilotage du 675.

Le design du vélo en est totalement changé. C’est une sorte de révolution car de tout temps la  potence a émérgé au dessus du niveau du tube horizontal. On aime ou on aime pas.

13 – Les cadres pour les dames

N’oublions pas les féminines, pratiquantes très averties et de plus en plus nombreuses. Leur choix se porte souvent sur des cadres dont la coupe est voisine de celles des vélos de cyclosport. C’est-à-dire que la douille de direction est plus haute, et le tube horizontal plus court. Pour la compétition, la féminine opte plutôt pour un cadre homme de petite taille (meilleure maniabilité). Le cintre est moins large que pour un homme (fixé sur une potence plus courte), et moins long pour que les leviers (changement de vitesses et freinage) soient aisément accessibles. Enfin il existe des selles tout à fait adaptées à l’anatomie féminines.

Signalons, parmi d’autres offres, la politique des Cycles LAPIERRE: des modèles Lady à géomètrie et montage propres aux femmes sont disponibles sur les séries Audacio et Sensium.

14 – Exemples de cadres intégrant les nouvelles évolutions

Afin d’illustrer mes propos sur la technologie des nouveaux cadres, je  vais citer 3 exemples:

– BIANCHI Infinito CV

L’objectif visé par le cadre de ce vélo est l’amélioration du confort. Pour ce faire, on cherhce à éliminer le plus possible les vibrations du vélo sur la chaussée. La direction est plus haute, « couchée », le tube supérieur raccoursi, la distance axe de pédalier/axe roue arrière un peu plus longue. Mais pour disperser les vibrations, le « secret » réside dans le matériau utilisé pour construire le cadre: le Countervail. Il s’agit d’une couche (intégrée au carbone) placée à divers endroits stratégiques du cadre. La présentation de ce cadre est accompagnée du constat (vérifiée en laboratoire) selon lequel les vibrations seraient réduites d’environ 60%.

 Source: site bianchi.com

 

– CANONDALE Synapse HI-MOD

Le constructeur américain développe également ses recherches pour améliorer le confort de ses cadres, sans altération des proprités incontournables que sont la rigidité, la légéreté et la maniabilité. La coupe du cadre a quelques points communs avec le Bianchi ci-dessus (douille plus haute, notamment). L’atténuation des vibrations est obtenue par le type de carbone employé, le BallisTec. Selon les concepteurs, ce matériau allié aux formes des tubes constitue une sorte de « microsuspension » qui apporte le confort recherché.

– CERVELO Rca California

L’objectif prioritaire est ici la performance: aérodynamisme, rigidité, durabilité, confort. Le matériau de ce cadre quelque peu futuriste quant à son concept est la résine Powerlux 3M qui intégre des nanoparticules de silice au nanocarbone. Mais ce matériau coûte à ce jour 7 fois plus cher que les carbones plus classiques …

Ce cadre (seulement une centaine pour l’Europe en 2013), comprend d’autres innovations technologiques, notamment: forme Squoval (pour plus d’aérodynamisme), des grains de nickel sur le pivot de la fourche (réduction de l’élacticité du carbone), présence d’un aimant dans le cadre à proximité du pédalier (servira lorsqu’un capteur de puissance de type SRM sera monté).

Ah, j’oubliais. Le titane est toujours utilisé. Ce matériau aux proprités fantastiques est rare car relativement coûteux (procédés de fabrication). Simplement pour le plaisir, je citerai la dernière production du néerlandais Van Nicholas en matière de cadre haut de gamme. C’est un vélo rigide et très réactif, donc particulièrement dynamique, excellent dans les relances, efficace en « danseuse », et confortable. Qui dit mieux ?

2 – La transmission

 A suivre …